Hellfire
Nick ToschesExpert en jeux du cirque, et roots yankee, Tosches remonte donc aux sources infernales du succès : les disques Sun (qui découvrirent Le King), la famille pentecôtiste de Jerry, sa quête effrénée d’une musique de feu, la chute suite à sa tournée anglaise, alors qu’il est près de se saisir de la couronne… Nous voilà embarqués en plein dans ce que Greil Marcus - autre spécialiste de l’olympe Rock et de ses gladiateurs - appelle l’usine à mythes du Pop. Avec Dino (lien hypertertexte) (bio de Dean Martin, publiée chez Rivages), Tosches avait tendance à noyer le poisson en nous gratifiant d’une foultitude de détails ; ici, il produit un récit nerveux, centré, objectivement terrifiant. Loin de la célébration du pantin à chevelure d’or, ou même de la veine «blouson noir/poète maudit» forcément complaisante, Hellfire a tout d’une séance d’équarrissage, narrant la plongée, raide, verticale et âpre d’un homme, dans les forges de la gloire.